Virus MPox : La société civile congolaise s’organise
Le mois dernier, de plus en plus de cas d’infections par le virus MPox ont été enregistrés dans le monde. C’est principalement sur le continent africain que le virus sévit.
Le virus MPox fait rage en RD Congo
L’augmentation la plus importante a été enregistrée en RD Congo, devenue épicentre de l’épidémie, qui compte désormais 17 794 cas. La plupart des cas se trouvent dans l’Est du pays, une région déjà minée par les conflits armés violents, lesquels compliquent les efforts déployés pour enrayer la propagation du virus. En outre, le Nord et le Sud-Kivu comptent aujourd’hui plus de 400.000 personnes deplacé·e·s.
L’émergence d’une souche plus mortelle de la maladie a conduit l’OMS à la déclarer « urgence de santé publique de portée internationale » le 14 août dernier. Les premiers cas ont également été enregistrés dans la capitale Kinshasa.
Sur place, à défaut de doses de vaccins suffisantes, les principales stratégies pour contenir le virus sont la communication autour du risque sanitaire et la sensibilisation aux gestes barrières ainsi que le recensement quotidien des cas enregistrés.
À épidémie mondiale, sensibilisation locale
Notre partenaire Etoile du Sud (EDS), organisation pour le droit à la santé basée à Kinshasa, s’organise depuis quelques semaines, tant dans la capitale que dans les provinces, pour faire face au fléau de l’épidémie MPox qui fait rage en RDC.
“Nous devons nous servir de l’expérience Covid pour répondre efficacement à ce phénomène, MPox. Les églises, écoles, ASBL, fondation, ménage et autres doivent être nos principales cibles pour la sensibilisation. Nous devons utiliser une stratégie de réseau : contacts, connaissances, réseaux sociaux et descente sur le terrain. Ce sont des armes irréfutables pour éradiquer ce virus.”
Platini, Responsable des dynamiques de jeunes chez EDS
À Kinshasa, par exemple, EDS a organisé deux réunions conviant plus de 40 volontaires issues de la société civile pour enrayer la propagation du virus dans la commune de Kintambo, zone populaire de la capitale qui concentre un fort taux de population et s’affiche donc plus vulnérable face au virus.
Les animateurs et animatrices d’EDS enchaînent actuellement les formations sur le terrain avec des explications de base sur le MPox : son origine, son mode de transmission, les manières de le contenir. En cela, iels entendent outiller d’autres citoyen·ne·s à la prévention, lesquel·le·s s’organisent ensuite pour l’étendre à d’autres quartiers, écoles et centres santé.
Jusqu’ici les échanges se sont montrés fructueux. Dans les semaines qui viennent, EDS étendra son activité de sensibilisation à d’autres territoires de la RD Congo dont la région du Kivu, en présentiel et en ligne.
“La population a plus confiance à ce que fait EDS sur le terrain et puis cette sensibilisation donne quelque peu espoir : la population ne sait plus de quel pied danser face à l’étendue de la propagation”
Brigitte, responsable dynamique de femmes chez EDS
UPDATE
À l’écriture de cet article, nous recevons des nouvelles de notre partenaire EDS qui nous signale que 20 soignant·e·s du Sud-Kivu sont atteints par le MPox. Toujours en première ligne et donc très exposé·e·s aux épidémies, EDS réitère sa détermination à décrocher de meilleures conditions de travail pour le personnel soignant congolais.
Vous pouvez soutenir leur travail en faisant un don à Viva Salud.
Le virus MPox en chiffre :
- Le ministre de la Santé a signalé que la RDC avait besoin de 3,5 millions de doses de vaccins. Ces vaccins devraient être fournis avec l’aide de la communauté internationale (dont la Belgique) dans les semaines à venir.
- Par comparaison, l’OMS estime que le MPox avait tué 89 personnes dans le monde en 2022.
- Depuis le début de l’année, l’UNICEF a estimé que 8 772 enfants avaient contracté la maladie en RDC, soit plus de la moitié des 15 664 cas signalés dans le pays, selon les dernières données disponibles. Au total, 548 personnes sont décédées, dont 463 enfants.
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