Climat et santé sont liés

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Le dimanche 23 octobre 2022, nous sommes descendus dans les rues de Bruxelles avec des milliers de citoyen·ne·s pour la Marche pour le Climat. Cette année, nous ferons à nouveau entendre notre voix le dimanche 3 décembre ! Notre message : « Il faut agir maintenant. Parce que sans justice climatique, notre santé est en danger« .

L’impératif du changement

Car, fondamentalement, quoi de plus important que d’être en bonne santé et d’en avoir la garantie pour soi, pour ses proches ? Face à la multiplication des records de températures, des sécheresses et autres catastrophes climatiques, les conséquences à court terme sur les vies humaines sont déjà dramatiques. Au long terme, cela préfigure un désastre plus chaotique encore. Pourtant, les orientations prises sont loin d’être à la mesure de ces enjeux.

Climat et santé sont intimement liés. Notre environnement ne détermine pas moins de 80 % de notre état de santé. 5 % est relatif à notre patrimoine génétique, 15 % au système de santé dont nous bénéficions (OMS). Alors, l’altération de l’air, de l’alimentation, de l’eau, ainsi que la répétition des stress thermiques et autres catastrophes climatiques sont autant de déterminants qui vulnérabilisent directement nos bons états et systèmes de santé. Les risques de maladies, de malnutritions, de zoonoses et de pandémies augmentent de manière croissante. Tout cela à un coût financier ahurissant et est relatif au réchauffement climatique. Surtout, la majorité des économistes s’accordent à dire que les solutions à mettre en œuvre pour réduire nos émissions de gaz à effet de serre coûteraient moins cher par rapport à l’inaction. 

Pour cause, près de 99 % des personnes respirent des niveaux malsains de pollution atmosphérique, résultant en grande partie de la combustion de combustibles fossiles, qui favorise le changement climatique. Chaque année, 7 millions de personnes meurent des effets de la pollution atmosphérique. En 2018, la pollution atmosphérique due aux combustibles fossiles a causé 2 900 milliards de dollars de coûts sanitaires et économiques, soit environ 8 milliards de dollars par jour. 

Ces chiffres relèvent de la pollution de l’air mais ils sont tout aussi déstabilisants lorsqu’ils concernent la gestion de nos eaux ou encore de notre agriculture.

Le bien-être, le climat, la santé passent après le profit

Nos systèmes de production sont, depuis longtemps, illogiques et insoutenables. Les perturbations climatiques qui en découlent sont déjà là et pourtant, les intérêts financiers continuent de devancer très largement les questions climatiques et du bien-être.

Depuis quelques décennies, plus de trois cents maladies infectieuses sont apparues. Leurs origines sont multiples:  élevages de masse, mondialisation des échanges humains et d’animaux, modifications des espèces vivantes, généralisation des pesticides, perturbateurs endocriniens et autres ingénieries qui rivalisent d’inventivité pour contrer chaque fois, un mal irréversible.

Le capitalisme ne sauve pas des vies. Ces progrès, aussi confortables puissent-ils rendre les quotidiens, demeurent aussi vicieux que destructeurs. Aussi, les grandes industries et leurs lobbys bloquent tout changement, confisquant des vies par milliers. A l’image des géants de l’agrochimie qui contaminent nos eaux, nos sols et assiettes, développant cancers et autres maladies cognitives et respiratoires. Au nom du profit, le système économique actuel détruit ces biens communs que constituent la santé et la nature.

Penser localement et agir mondialement

Il devient vital de diriger toutes nos ressources au prisme des enjeux environnementaux, dès maintenant, afin de contrecarrer au mieux les tendances alarmantes partagées vainement par le GIEC depuis 32 ans. Il est indispensable de changer de paradigme, lequel mise sur la libre-concurrence et la dérégulation des marchés au mépris des droits humains et environnementaux. Car pour rappel, le droit à la santé et à des conditions de travail saines constituent des droits fondamentaux.

« Au lieu de penser mondialement et d’agir localement, il serait souhaitable d’inverser l’adage. Pour comprendre la complexité du défi mondial en matière de santé et formuler des réponses efficaces, nous devons comprendre ce qui se passe sur le terrain et associer la société civile ».

Daniel Tarantola, ancien conseiller principal en politique auprès du directeur général de l’OMS

Les investissements doivent être redirigés vers des modèles de production soutenables pour la planète et l’environnement. En s’appuyant sur les initiatives locales de transition vers un autre modèle économique, solidaire et respectueux de l’humain et de l’environnement. En investissant dans des services publics durables et de qualité.

Heureusement, de nombreux·ses citoyen·ne·s et organisations concerné·e·s se mobilisent. Le dimanche 3 décembre, des milliers de personnes défileront dans les rues de Bruxelles à l’occasion de la Marche pour le climat. Le mouvement pour le climat, les syndicats, le mouvement pour la paix, les organisations de santé, les mouvements de jeunesse et les ONG réclament la justice climatique. Parce que la lutte pour la justice climatique est aussi une lutte pour la paix, les droits des travailleurs et notre santé.

Ici, l’évènement Facebook : https://www.facebook.com/events/347668764262261. A bientôt !