À Kinshasa, l’absence de mesure pour le personnel soignant
Quelques mois après la manifestation organisée par la Synamed, (le Syndicat National des Médecins) le personnel de santé dans le public témoigne des mêmes difficultés à exercer leur métier et dénonce l’absence de mesures prises pour leur permettre de travailler et vivre décemment.
Grèves dans les hôpitaux publics, manifestation pacifique à Kinshasa, campagne de solidarité lancée par Viva Salud et ses partenaires Etoiles du Sud et Si jeunesse savait, rien ou peu ne semble faire bouger le gouvernent congolais face à situation de plus en plus compliquée dans les structures de soins de santé public.
Une absence de mesure gouvernementale pour le personnel soignant
Hormis un message publié sur tweeter, annonçant vouloir « travailler à des solutions », le ministère de la santé ne semble pas vouloir prendre le dossier à bras le corps. Dans les demandes qui ont été faites par les syndicats de médecins, en tête de liste « augmentation salariale » et « allégement de la charge de travail », le personnel déplore l’absence de mesures prises à cet égard et certains dénoncent même l’absence totale de salaire.
« Comment faire correctement mon boulot de médecin, quand on ne m’ a pas rémunéré pendant 4 ans pour les heures que j’ai prestées ? » peste un médecin, passé la trentaine, qui a quitté récemment le statut de « nouvelle unité » et est désormais éligible à la prime de risque. Un montant mensuel de plus ou moins 600 dollars insuffisant, selon lui, pour subvenir à ses besoins. En RDC, les nouvelles unités font référence aux personnels récemment engagés, qui exercent leur fonction sans toucher de salaire, en attendant d’avoir un numéro de matricule délivré par l’Etat.
Une logique de rendement
Autre problème : le système de rémunération peu éthique mis en place par certains hôpitaux, où l’on ne rémunère son personnel qu’en fonction du pourcentage de lits occupés. De plus en plus de médecins et infirmier(es) se retrouvent ainsi obligés de trouver des activités complémentaires pour sortir de cette insécurité financière.
Le médecin Mbungu Jean Bosco jongle pour sa part avec des consultations journalières dans une structure privée à Limete, une fois sa journée finie dans l’hôpital ou il est affecté :
« La prime de risque n’est pas suffisante. Si l’Etat réactive l’aide aux transports et au logements, , cela nous allégerait déjà la charge de travail et nous éviterait de devoir chercher l’argent autre part pour vivre correctement. »
Mbungu Jean Bosco, médecin généraliste Kinshasa
Cet article a été rédigé par Clément Grégoire – journaliste freelance et volontaire pour Viva Salud