Quatre choses que vous ne saviez pas sur la situation actuelle en Palestine
Heide effectue un stage pour Viva Salud auprès de notre organisation partenaire palestinienne Bisan Center for Research and Development. Dans cet article, elle explique quatre choses que vous ne saviez sans doute pas sur la situation actuelle en Palestine.
2022 est l’année la plus meurtrière en Palestine depuis 2006
À deux mois de l’échéance, 2022 est déjà l’année la plus meurtrière depuis des décennies en Palestine. Les chiffres sont hallucinants et augmentent de jour en jour. Le nombre moyen mensuel de décès en 2022 a augmenté de 57 % par rapport à l’année dernière. Rien qu’en octobre, pas moins de 26 personnes ont été tuées par l’armée d’occupation israélienne lors d’opérations de recherche et d’arrestation, de fusillades ou d’affrontements entre les forces israéliennes et les Palestiniens. Huit d’entre eux étaient des enfants. Cela fait d’octobre le mois le plus meurtrier en 2022 pour les enfants de la Cisjordanie palestinienne. Depuis le début de l’année, les forces israéliennes ont également arrêté 5 300 Palestiniens pour avoir résisté à l’occupation. Cependant, la résistance palestinienne est tout à fait légale en vertu du droit international. Rien ne peut justifier la violence meurtrière des troupes israéliennes.
Un nouveau mouvement de résistance se fait entendre depuis la Palestine
La violence quotidienne systématique dans les territoires occupés est en augmentation. Mais là où il y a répression et oppression, il y a aussi résistance. À Naplouse, la deuxième plus grande ville de Cisjordanie, un nouveau mouvement de résistance est en train d’émerger. Appelé la « fosse aux lions« , le mouvement attire énormément de monde. Le mouvement est apparu en août en réaction à la mort d’un jeune résistant. Il s’agit d’un mélange de jeunes gens issus de différents milieux politiques. L’armée d’occupation israélienne tente d’étouffer la résistance, tuant tous les fondateurs du mouvement et tentant de liquider ses dirigeants. Beaucoup de jeunes manifestent leur solidarité. Ils soutiennent et rejoignent le mouvement. En deux mois, le mouvement est passé d’environ 20 à 250 membres.
Israël fait pression pour une punition collective illégale
Ces dernières semaines, les Palestiniens se sont fait entendre avec force contre l’occupation illégale israélienne. Ils s’organisent et descendent dans la rue. De leur côté, les forces d’occupation israéliennes tentent de contrôler la situation. Ils agissent de manière répressive et répandent la peur pour étouffer la résistance. Par exemple, Israël use des punitions collectives. Il s’agit de punitions imposées à une communauté entière pour des actions de membres individuels interne à cette communauté. C’est illégal au regard du droit international. Par exemple, la ville de Naplouse est en état de siège total depuis 18 jours et il ne semble pas que cela s’arrête rapidement. La ville est complètement isolée. Les gens ne sont pas autorisés à entrer ou à sortir de la ville, et même l’aide médicale d’urgence est bloquée. Les organisations sociales palestiniennes critiquant ces agissements sont également attaquées. Malheureusement, ces attaques systématiques contre les Palestiniens ne sont pas une exception. Ils font partie intégrante de l’occupation et de l’apartheid israélien.
L’apartheid et l’occupation nuisent à la santé
Le gouvernement israélien réduit au silence les voix critiques palestiniennes et les organisations sociales depuis des années. Nos partenaires en savent quelque chose. Les organisations Health Work Committees (HWC), Bisan et Awda sont les cibles de la répression pour avoir défendu les droits et la santé des Palestiniens. L’impact direct sur la santé des populations est énorme. Les recherches menées par Bisan le montrent.
Les effectifs d‘Awda, HWC et Bisan ont fortement diminué au cours de la dernière décennie. Tout comme leurs budgets. Par conséquent, ils peuvent toucher moins de Palestiniens avec leur travail. En raison de la répression israélienne, par exemple, le HWC a dû fermer toutes les cliniques mobiles. Bisan estime que, de ce fait, le HWC offre ses services de santé à 67 000 Palestiniens de moins, notamment dans les zones reculées. Les conséquences sont claires. Dans les territoires palestiniens occupés, l’espérance de vie moyenne des Palestiniens n’est que de 74 ans, alors que les citoyens juifs d’Israël vivent en moyenne 82,7 ans. Une différence de près d’une décennie. La conclusion est claire : l’apartheid et l’occupation nuisent à la santé et tuent.
Les militants, les travailleurs de la santé, les organisations de santé et les mouvements sociaux qui défendent le droit à la santé en Palestine et ailleurs sont victimes de la répression. Nous ne pouvons pas être en bonne santé tant qu’ils ne sont pas en sécurité. Ce ne sont pas des cibles ! Montrez votre solidarité en prenant une photo avec un message pour nos partenaires et les hashtags #NotATarget et #DefendtheDefenders et transmettez cette photo à victor@vivasalud.be.