Nord de Gaza : l’inaction déconcertante du gouvernement

Alors qu’une nouvelle phase du génocide palestinien commence dans le nord de la bande de Gaza, le gouvernement belge continue de fermer les yeux sur les crimes en cours.

Génocide en direct

Depuis plus d’un an, le monde entier est devenu un témoin direct du génocide contre le peuple palestinien à Gaza. Ce 6 octobre, Israël est entré dans une phase inédite de violences dans le nord de Gaza et il ne fait aucun doute que les civil·e·s sont ciblé·e·s dans ces attaques. Progressivement, Israël vide la région de ses habitant·e·s. À ce stade, le gouvernement israélien ne fait même plus semblant et s’attaque délibérément aux civil·e·s et aux hôpitaux.

L’armée israélienne mène à nouveau une grande offensive dans le nord de Gaza, principalement dans et autour de la ville de Jabalia. Environ 400 000 personnes y sont actuellement bloquées. Israël utilise des avions de combat et des drones, mais il y a aussi une offensive terrestre, avec des soldats qui ont pénétré les quartiers de la ville. Le camp de réfugiés de Jabalia ainsi que des quartiers résidentiels sont bombardés de manière aléatoire. Au moins 150 civil·e·s, dont de nombreux enfants, ont déjà été tués.

Le nord de Gaza pris au piège

Israël appelle les palestinien·ne·s à évacuer vers le sud de Gaza, en direction de la zone humanitaire. Cette zone est déjà surpeuplée et les conditions de vie y sont désastreuses. Selon Israël, cette évacuation est nécessaire pour éviter des victimes civiles. Pourtant, toute personne qui tente actuellement de quitter Jabalia est abattue de plein fouet par des soldats israéliens. Même s’ils le souhaitaient, l’évacuation est donc impossible pour les habitant·e·s du nord de Gaza. Selon des organisations humanitaires, dont Médecins Sans Frontières, personne n’a réussi à rejoindre la zone humanitaire au sud depuis le nord de Gaza au cours de la semaine dernière. 400 000 habitant·e·s de Gaza sont donc piégés à Jabalia, complètement encerclés par l’armée israélienne, sans aucun moyen de s’échapper. Pendant ce temps, Israël continue de larguer des bombes sur les civil·e·s palestinien·ne·s à Jabalia, dans le reste du nord de Gaza, et même dans la zone humanitaire au sud.

Tout comme les deux autres hôpitaux du nord de Gaza, l’hôpital de notre partenaire AWDA, l’un des rares à avoir une maternité partiellement opérationnelle, souffre de l’intensification de la violence israélienne. Les femmes qui venaient du sud pour accoucher à l’hôpital Al Awda ne peuvent plus retourner vers leurs familles car la route entre Gaza-ville et Jabalia est complètement bloquée par l’armée israélienne. De plus, l’hôpital Al Awda est débordé par le grand nombre de nouveau blessé·e·s qui y affluent chaque jour. Cela, alors que l’hôpital fait face à des pénuries importantes de médicaments, de matériel médical et de carburant. Ces pénuries ne cessent de s’aggraver, car l’armée israélienne bloque le passage de l’aide humanitaire.

« L’évacuation est une condamnation à mort »

Actuellement, un drone israélien survole l’hôpital, tirant au hasard sur les civil·e·s. Malgré tout, l’équipe d’AWDA reste sur place. « Même s’il ne restait qu’un seul patient dans tout le nord de Gaza, nous n’évacuerons pas », nous a récemment confié le directeur intérimaire Mohammed Salha. « Pour les blessé·e·s grave et pour les femmes enceintes nécessitant une césarienne, l’évacuation est une condamnation à mort », ajoute Salha. De plus, Israël n’offre aucune solution pour les malades et les blessé·e·s du nord de Gaza. L’armée ordonne aux hôpitaux d’évacuer, mais il n’y a aucun endroit sûr où les victimes peuvent se rendre.

La situation dans le nord de Gaza devient intenable. Le silence de nos dirigeant·e·s mondiaux est assourdissant. Le gouvernement belge est lui aussi coupable de ce qui se passe à Gaza. C’est pourquoi nous demandons à nouveau à notre gouvernement : souhaitez-vous continuer votre complicité auprès du premier génocide documenté en direct dans notre histoire, ou allez-vous enfin agir après plus d’un an ? Allez-vous enfin faire pression sur l’État d’apartheid israélien pour qu’il mette fin à cette situation atroce, ou allez-vous continuer à détourner le regard ?

Nos dirigeant·e·s essaient peut-être d’ignorer la situation, mais nous, citoyen·ne·s, pouvons continuer à leur rappeler qu’il est plus qu’urgent d’agir. La mobilisation fonctionne !

Continuez à faire pression, à boycotter les marques et banques pro-israéliennes, et rejoignez-nous dimanche 20 octobre à Bruxelles, lors de la manifestation nationale.