Nel a signé. Vous aussi ?

Nel a signé. Vous aussi ?

Nel Van Slijpe est actif dans la section jeunesse du CSC. En 2015, il s’est rendu aux Philippines avec d’autres militant.e.s syndicaux.ales belges. Nous lui avons posé des questions sur la situation sanitaire aux Philippines et sur les raisons pour lesquelles il soutient l’initiative citoyenne européenne « Pas de profit sur la pandémie ».

A quoi ressemble l’accès aux soins de santé et au vaccin aux Philippines ?

« C’est une société qui est particulièrement inégalitaire et violente avec un état très répressif, et où le secteur privé a pris le contrôle d’absolument tous les domaines de la vie, de ce qu’on connaît ici aussi, l’économie, l’agriculture, etc. Mais aussi de qu’on appelle les services publics, là-bas ça n’existe quasiment pas. Donc, les soins de santé, l’enseignement, les transports, etc. Ca fait que les Philippins n’ont quasiment pas accès à des services publics de qualité et que la seule façon d’avoir accès c’est de débourser des sommes d’argent importantes, ce qu’ils n’ont pas. L’écrasante majorité des Philippins vit avec très peu d’argent, très peu de salaire et pourtant travaille vraiment beaucoup.

Donc, par rapport au vaccin et à l’accès aux soins de santé, je ne peux que me demander comment les Philippins vont pouvoir avoir accès massivement à des soins de qualité par rapport à la crise sanitaire. »

Existe-t-il des alternatives ? Et quel est le rôle des mouvements sociaux ?

« Il y a des systèmes de soins de santé un peu parallèles qui se mettent en place, notamment dans la campagne et notamment sur l’île de Mindanao où il y a des organisations progressistes qui cherchent à implanter des centres médicaux au plus proche des gens. Dans la campagne, l’accès aux soins de santé est encore plus difficile mais il y a énormément d’organisations notamment syndicales, mais pas que, qui travaillent justement à ce que la santé soit accessible même dans les parties les plus reculées du pays. Je sais qu’ils mettent en place des centres de santé populaires, accessibles dans les villages et sans doute que ce serait une des façon de permettre une meilleure sécurité sanitaire, et peut-être un accès au vaccin pour une majorité des Philippins. »

Que faut-il faire pour améliorer la situation sanitaire ?

« Aujourd’hui, la santé est réservée à une toute petite partie privilégiée de la société philippine. Des investissements publics massifs dans les soins de santé et une réflexion stratégique de savoir comment on va aller toucher les populations, faire en sorte de répondre à leurs besoins en terme de soin, que ce soit par rapport à l’épidémie actuelle, mais aussi aux besoins quotidiens.

Il faudrait à la fois des investissements publics massifs pour qu’un maximum de Philippins puisse avoir accès aux soins de santé sans devoir débourser des sommes d’argent complètement folles comme c’est le cas aujourd’hui. Et, en même temps, assurer cet accès aussi au niveau du territoire, en allant vers les populations, en n’attendant pas que celles-ci se déplacent vers les grandes villes qui ne concentrent pas la majorité de la population. »

C’est pourquoi je soutiens l’initiative citoyenne européenne en faveur d’un vaccin pour tout le monde. Et vous ? »

Entretien et vidéo: Logan Danhier