Le Sud Global solidaire de la Palestine à la 75e Assemblée mondiale de la santé
Chaque année, l’OMS examine l’impact de l’occupation israélienne sur la santé de la population palestinienne. Au cours de la discussion, les pays du Sud Global ont montré leur solidarité avec la Palestine.
Les délégués de la 75e Assemblée mondiale de la santé (AMS) ont discuté le 25 mai de la santé de la population dans le territoire palestinien occupé. Les pays présents ont voté un rapport préparé par le Dr Tedros, directeur général de l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Le rapport décrit les conséquences désastreuses de l’occupation israélienne sur la santé des Palestinien·ne·s.
Après une longue discussion et un vote public, la décision de produire un autre rapport l’année prochaine a été adoptée. Le rapport du directeur général est un point régulier de l’ordre du jour de l’AMS. Mais en raison de l’opposition d’Israël et des États-Unis, le sujet provoque chaque année des frictions. Ils considèrent que le sujet est trop politique pour être discuté au sein de l’AMS.
Heureusement, les pays du Sud Global ont fait preuve d’une solidarité massive avec les Palestinien·ne·s. Cuba, le Venezuela et la Bolivie, par exemple, ont confirmé leur soutien total à la résistance légitime du peuple palestinien. Le délégué bolivien a condamné l’emprisonnement généralisé d’enfants palestinien·ne·s par les forces d’occupation israéliennes et a déclaré que l’occupation israélienne “ne montre aucun respect pour la vie du peuple palestinien”. Elle viole les droits humains à grande échelle”.
La violence contre les professionnel·le·s de la santé palestinien·ne·s
De nombreux délégué·e·s présent·e·s dans la salle ont averti que l’armée d’occupation israélienne prend pour cible les travailleur·euse·s de santé palestinien·ne·s. Elle le fait par des attaques violentes, des contrôles constants et des emprisonnements illégaux. Les Maldives, la Tunisie, le Niger et l’Iran ont appelé à une cessation des attaques délibérées de l’armée contre les travailleur·euse·s et les établissements de santé.
Le rapport du Dr Tedros indique que l’armée israélienne et les autorités d’occupation ont mené 235 attaques contre des travailleur·euse·s et institutions de santé palestinien·ne·s. 106 personnes ont été blessées et 57 ambulances et 124 établissements de santé ont été endommagés. En 2021, l’armée d’occupation israélienne a arrêté 15 travailleur·euse·s de santé palestinien·ne·s. Notamment Shatha Odeh, infirmière et directrice des Health Work Committees. Elle a été condamnée à 16 mois de prison en mai 2022.
Les conséquences de l’apartheid sur la santé
L’occupation israélienne est désastreuse pour la santé physique et mentale des Palestinien·ne·s. L’Algérie a condamné les récentes attaques contre la mosquée Al Aqsa et le meurtre de la journaliste Shireen Abu Aqleh par l’armée israélienne. Pour son délégué, l’occupation israélienne porte directement atteinte au droit à la santé. “Le monde doit cesser de fermer les yeux”, a-t-il ajouté.
Le rapport du Dr Tedros attire l’attention sur les grandes différences d’espérance de vie entre les Palestinien·ne·s et les Israélien·ne·s. En Palestine, le taux de mortalité des enfants de moins de cinq ans en 2019/2020 était de 14 pour 1 000 enfants. En Israël, il est d’à peine 4 pour 1000 enfants. L’occupation israélienne réduit également la capacité des Palestinien·ne·s à faire face aux maladies infectieuses et non infectieuses. L’occupation israélienne rend plus difficile l’accès aux hôpitaux et aux principaux centres de santé.
Un délégué de la Jordanie a indiqué que le COVID-19 rend la situation encore plus difficile. Israël entrave la fourniture de vaccins à la Palestine. En conséquence, la couverture vaccinale palestinienne reste trop faible. La délégation libanaise a déclaré que c’était “douloureux de voir que les Palestinien·ne·s ont des difficultés à se faire vacciner. Qu’il s’agisse de vaccins pour les bébés, les enfants ou d’autres groupes. La seule façon de garantir le droit à la santé en Palestine est de mettre fin à l’occupation”.
Malgré le rapport du Dr Tedros et le large soutien à la cause palestinienne, les pays riches ont à nouveau voté massivement contre la proposition. Les États-Unis, Israël, le Canada et l’Australie, ainsi que certains pays de l’Union européenne. Pourtant, les votes négatifs n’ont pas été suffisants pour arrêter la décision. Cela signifie que la 76e Assemblée mondiale de la santé, en mai 2023, examinera un nouveau rapport sur la situation sanitaire en Palestine occupée. Une nouvelle occasion pour un plus grand nombre d’États membres de l’OMS de prendre le parti du peuple palestinien plutôt que de l’occupation israélienne.
Les membres de l’équipe du WHO Watch sont Abhishek Royal (Inde), Alan Rossi Silva (Brésil), Aletha Wallace (Belgique), Anton Sundberg (Allemagne), Ben Verboom (Canada), Dian Maria Blandina (Indonésie), Jasper Thys (Belgique), Maria Alejandra Rojas (Colombie), Marta Caminiti (Italie), Sarai Keestra (Pays-Bas), Sopo Japaridze (Géorgie), Lauren Paremoer (Afrique du Sud), Jyotsna Singh (Inde) et Gargeya Telakapalli (Inde).