Ukraine: Le droit à la santé est menacé
D’abord la pandémie de Covid-19 et maintenant une guerre. Le droit à la santé de la population en Ukraine est soumis à une pression immense. Viva Salud condamne l’invasion russe et appelle à une désescalade du conflit. Nous avons besoin d’une politique de paix active et d’une coopération internationale pour relever les grands défis de notre époque, et non de nouvelles guerres.
Agression militaire illégale
Jeudi 24 février, la Russie a illégalement envahi l’Ukraine après des mois d’escalade des tensions avec l’OTAN. La violence russe a déjà provoqué la mort de centaines de civils, la destruction à grande échelle d’infrastructures clés et un flux massif de réfugié·e·s. 1,7 million d’Ukrainien·ne·s sont actuellement en fuite. Selon les Nations unies (ONU), ce chiffre pourrait atteindre 5 millions si le conflit se poursuit.
L’invasion russe est une violation flagrante de la souveraineté de l’Ukraine et un affront à l’égard du droit international. Viva Salud les condamne dans les termes les plus forts. Nous exigeons que la Russie cesse immédiatement ses activités militaires en Ukraine. Elle doit respecter l’intégrité territoriale de l’Ukraine.
Il est absolument crucial de montrer notre solidarité avec la population civile en Ukraine et avec les milliers de militant·e·s pacifistes en Russie qui continuent de s’élever courageusement contre cette guerre criminelle. C’est pourquoi nous vous demandons de participer aux actions du mouvement pacifiste belge.
Le droit à la santé en danger
L’invasion russe est un désastre absolu pour le droit à la santé du peuple ukrainien. Ce sont les groupes les plus vulnérables qui en subiront le plus les conséquences. Tout d’abord, il y a l’impact direct des bombardements et autres violences militaires sur la sécurité physique et la santé mentale de la population. Selon l’ONU, plus de 350 civil·e·s sont déjà mort·e·s et plus de 750 autres ont été blessé·e·s.
Les bombardements russes ont également causé de graves dommages aux infrastructures essentielles, telles que le réseau électrique, les conduites d’eau, l’approvisionnement en gaz et même les hôpitaux. Celles-ci compromettent gravement l’accès aux soins de santé. Les soins non urgents sont reportés pour aider les blessé·e·s de guerre et certain·e·s membres du personnel de santé ont fui. Les conséquences pour la santé de la population ukrainienne se feront rapidement et gravement sentir.
En outre, si le conflit se prolonge, la sécurité alimentaire sera mise en péril. Pas seulement en Ukraine, mais également dans le monde entier. L’Afrique du Nord et le Moyen-Orient, par exemple, importent plus de 50 % de leurs céréales et une grande partie de leur blé et de leur orge proviennent d’Ukraine et de Russie. La forte augmentation des prix de ces produits agricoles et du gaz est une tragédie pour les travailleur·euse·s du monde entier.
La situation est d’autant plus grave que les troupes russes ont envahi l’Ukraine au moment où le pays tentait de faire face à un violent pic de contamination au coronavirus. A la mi-février, 60% des tests Covid-19 en Ukraine étaient positifs. Le nombre d’infections continuera d’augmenter et le risque de voir apparaître de nouveaux variants du virus dans le monde entier pourrait s’accroître.
Garder une certaine distance, porter des masques buccaux ou respecter une période de quarantaine en temps de guerre est presque impossible. Les gens s’entassent dans des abris ou des trains et le manque d’eau potable est toujours préjudiciable à l’hygiène générale. Les situations de guerre sont donc toujours les meilleures amies des maladies infectieuses. Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), 65 % des maladies infectieuses des années 1990 se sont déclarées dans des zones de conflit ou chez des personnes en fuite.
Enfin, la guerre a perturbé la campagne de vaccination ukrainienne contre le Covid-19, alors que seulement 35 % de la population avait été vaccinée. D’autres programmes importants de santé publique, comme le VIH et la tuberculose, sont également menacés.
Bien que l’Ukraine ait fait de grands progrès dans l’amélioration de la santé de sa population depuis son adhésion à l’OMS en 1994, ces progrès risquent maintenant d’être anéantis en un instant par l’offensive illégale de la Russie. En temps de guerre, il est évident que la justice sociale n’est pas possible. C’est pourquoi la violence doit cesser le plus rapidement possible.
Désescalade rapide
Si nous voulons garantir le droit à la santé de la population ukrainienne, l’invasion et la violence russes doivent cesser au plus vite. Viva Salud appelle nos dirigeant·e·s politiques à garder la tête froide et à ne pas jeter de l’huile sur le feu. Le soutien militaire à l’Ukraine et une nouvelle expansion de l’OTAN ne font que menacer d’alimenter le conflit. Compte tenu des capacités nucléaires de la Russie et des pays de l’OTAN, cette option est une menace pour la vie.
Le seul endroit où ce conflit peut prendre fin est à la table des négociations. Le gouvernement belge et la Commission européenne doivent faire tout ce qui est en leur pouvoir pour désamorcer la situation. Nous avons donc besoin d’une politique de paix active qui respecte les préoccupations de sécurité de toutes les parties au conflit. Ce n’est que de cette manière que nous pourrons relever les grands défis de notre époque par-delà les frontières.