Campagne : Partagez le vaccin, pas le virus
Avec l’arrivée des vaccins, l’espoir grandit de pouvoir bientôt mettre un terme à la pandémie de coronavirus. Mais personne ne sera en sécurité tant que nous ne sommes pas toutes et tous en sécurité. C’est pourquoi il est indispensable que le vaccin soit accessible à tous et toutes. Et pour y parvenir, il faut agir. Partagez le vaccin, pas le virus.
Une collaboration internationale
Malgré les déclarations des dirigeant.e.s du monde pour faire du vaccin un bien public, on ne constate pas beaucoup de collaboration internationale pour en assurer l’accès de façon égalitaire pour tous et toutes partout. Ainsi, les pays riches qui ne totalisent que 14% de la population mondiale ont réservé plus de la moitié des vaccins promis en 2021 par les entreprises pharmaceutiques. Ils ont même saboté les initiatives internationales en vue d’une répartition équitable des vaccins.
Si rien ne change, 9 à 10 habitant.e.s des pays à bas revenus n’auront pas accès au vaccin cette année. Et donc les groupes fragiles et le personnel soignant dans les pays pauvres devront attendre la vaccination plus longtemps que des habitant.e.s jeunes et en bonne santé des les pays riches.
Le vaccin doit être mis entre les mains des pouvoirs publics
Les brevets se dressent comme un mur entre les vaccins et les personnes qui en ont besoin, et ce, de deux manières. Tout d’abord, les firmes pharmaceutiques déterminent elles-mêmes le prix de leur vaccin, grâce aux brevets, et ce même si ce vaccin a été développé grâce à des fonds publics. De ce fait, dans de nombreux pays, les vaccins sont trop chers. Certaines entreprises ont promis de mettre leur vaccin contre le coronavirus au prix de revient sur le marché, mais il est impossible de le vérifier par manque de transparence. En outre, les brevets empêchent de produire un vaccin à grande échelle. Les firmes pharmaceutiques limitent la production de leur vaccin à un nombre limité de fournisseurs, qui ne peuvent répondre à l’urgence de la demande mondiale.
Il faut dès lors que le contrôle du prix et de la production des vaccins, développés grâce à des fonds publics, relèvent des autorités et non des firmes pharmaceutiques. Cela permettra de vacciner beaucoup plus rapidement davantage de personnes et de nous protéger tous et toutes plus rapidement.
Renforcer les soins de santé publics
Affronter une pandémie constitue un immense défi. Nous pouvons y faire face à condition d’avoir des soins de santé publics solides partout dans le monde. A court terme, des soins de santé publics forts avec des centres de santé locaux sont essentiels pour mener une campagne de vaccination à grande échelle et efficace. Si les autorités n’investissent pas dans l’infrastructure nécessaire pour la répartition et le transport des vaccins, dans des soins de santé de première ligne et dans du personnel médical formé et en nombre suffisant, le vaccin contre le coronavirus restera inaccessible pour beaucoup trop de personnes, et en premier lieu pour celles et ceux qui ont été durement touché.e.s par la pandémie. Un système de soins de santé public fort permet de mettre en place des campagnes de vaccination sans mettre en danger d’autres services médicaux essentiels.
A long terme, des soins de santé publics forts sont nécessaires pour prévenir ou mieux prendre en charge une telle crise sanitaire. Des soins de première ligne et des liens de confiance entre soignant.e.s et patient.e.s sont importants pour informer la population, détecter les contaminations de façon précoce et réaliser un suivi efficace des contacts à risque. En outre, la politique de santé en matière de gestion de crise doit donner une place centrale aux consultations et à la collaboration avec le personnel soignant, les communautés touchées et les mouvements sociaux.
Que faut-il faire ?
1. Veiller à une distribution équitable des vaccins
Notre gouvernement doit tout faire pour que les vaccins soient distribués de façon équitable via l’Organisation Mondiale de la Santé.
2. Libérer les vaccins du brevet, partager les connaissances et la technologie
Les pouvoirs publics ont déjà financé la recherche, le développement et la production. Afin de faire monter la production des vaccins, notre pays et la Commission européenne doivent veiller à ce que les vaccins contre le coronavirus soient mis sur le marché sans brevet et à ce que les entreprises pharmaceutiques partagent leurs connaissances et leur technologie au lieu de les privatiser.
3. Investir dans les soins de santé publics, partout dans le monde
Affronter une pandémie est un immense défi. Il faut pour cela des soins de santé publics solides, partout dans le monde. Notre gouvernement peut y contribuer, à travers la Coopération au Développement,
- en contrant le rôle croissant des acteurs privés
- en utilisant le budget de la santé pour renforcer les soins de santé publics, à la place de programmes pour des maladies spécifiques.
Participez
Signez cette initiative citoyenne européenne afin que la Commission européenne prenne des mesures pour faire des vaccins et des traitements anti-pandémiques un bien public mondial, librement accessible à tous.
Ensemble, nous renforçons les mouvements sociaux du monde entier pour défendre des soins de santé publics forts, capable de faire face de manière décisive à une crise sanitaire telle que la pandémie du Covid-19.