Viva Salud demande la libération immédiate du Dr Ahmed Muhanna
Le dimanche 17 décembre 2023, des soldats israéliens ont fait irruption dans l’hôpital Al Awda à Jabalia, dans le nord de Gaza. Au cours de ce raid, ils ont arrêté 21 travailleurs⸱euses de la santé, dont le directeur de l’hôpital, le Dr Ahmed Muhanna.
Après trois heures d’interrogatoire, dans des conditions dégradantes, tous et toutes ont été relâché⸱e⸱s à l’exception du Dr Muhanna. On ne sait toujours pas où il est détenu. L’association Al Awda Health and Community Association (AWDA), partenaire de Viva Salud et de la Coopération belge au développement depuis de nombreuses années, a publié une déclaration dénonçant l’arrestation et le harcèlement de son personnel de santé et exigeant la libération immédiate du directeur de l’hôpital de l’AWDA, le Dr Muhanna.
Le Dr Ahmed Muhanna est une voix internationalement reconnue qui dénonce les attaques israéliennes contre le système de santé à Gaza. Il a décrit, à plusieurs reprises et en détail, la situation épouvantable de l’hôpital AWDA dans le nord de la bande de Gaza au cours des dernières semaines. Dans son dernier message audio, un jour avant son arrestation, il a déclaré : “personne ne peut se déplacer dans l’hôpital à cause des snipers [israéliens]. La situation à l’hôpital est terrible. Nous avons 38 patient⸱e⸱s, dont certain⸱e⸱s ne peuvent pas recevoir de médicaments. Nous n’avons pas d’oxygène et très peu de carburant pour un petit générateur. Nous avons de la nourriture pour 2 ou 3 jours au maximum. La situation est critique.”
Depuis le 5 décembre, l’hôpital de l’AWDA est assiégé par des snipers israéliens et des chars qui encerclent le bâtiment. Personne ne peut entrer ou sortir du bâtiment et un infirmier a été tué par une balle de sniper. Une femme enceinte et sa belle-mère qui voulaient entrer dans l’hôpital pour accoucher ont également été la cible de tirs. La belle-mère a été tuée dans cette attaque.
Une violence répétée contre les hôpitaux de AWDA
Plus tôt, le vendredi 13 octobre, AWDA a reçu une notification de l’armée israélienne lui demandant d’évacuer l’hôpital dans les deux heures. Israël a ensuite repoussé l’échéance à 6 heures le samedi matin (14 octobre). Le Dr Muhanna et son équipe ont décidé de rester à l’hôpital et auprès des patient⸱e⸱s, déclarant dans une interview : “J’ai reçu un appel de l’armée israélienne me demandant d’évacuer l’hôpital. C’est impossible. Certain⸱e⸱s patient⸱e⸱s ont été évacué⸱e⸱s, mais d’autres ne peuvent être transféré⸱e⸱s en raison de leur état grave. Le personnel de l’hôpital est déterminé à rester et à fournir aux patient⸱e⸱s les soins nécessaires”.
L’hôpital Al Awda de Jabalia est l’un des seuls hôpitaux de la bande de Gaza à continuer à fournir des soins obstétriques et des soins gynécologiques (chirurgicaux) depuis le début de la guerre. Plus de 100 bébés sont nés à l’hôpital ces dernières semaines. Ce chiffre est appelé à augmenter car le nombre de femmes enceintes dans la bande de Gaza est estimé à 50 000, dont 5 000 devraient accoucher au cours du mois prochain.
L’attaque délibérée d’Israël contre le système de santé de Gaza n’est rien d’autre qu’un crime de guerre flagrant. Après l’arrestation du directeur de l’hôpital Al Shifa, Israël poursuit dans la même veine en attaquant brutalement l’hôpital Al Awda, situé dans la partie nord de Gaza, extrêmement bombardée. Depuis des semaines, l’OMS qualifie la situation sanitaire à Gaza de “catastrophique”, “sans précédent”, “au bord de l’effondrement”. Le chef de l’OMS, Tedros Ghebreyesus, a résumé la situation en parlant de “décadence morale” totale.
Viva Salud soutient AWDA et demande la libération immédiate du Dr Ahmed Muhanna et la protection de tous les travailleurs⸱euses de la santé à Gaza. Les professionnel⸱le⸱s de la santé ne sont pas une cible militaire.