MINISTER LAHBIB, WHAT YOU GONNA DO?

Faites pression avec nous auprès de la Ministre des Affaires étrangères, Hadja Lahbib, pour qu’elle prenne ses responsabilités!
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Le docteur Ahmed Muhanna, directeur de l’hôpital AWDA à Jabalia (nord de Gaza), a été enlevé par des soldats israéliens le 17 décembre 2023 alors qu’il exerçait à l’hôpital. Pendant longtemps, nous sommes restés sans nouvelles de lui. Nous pensons qu’il est aujourd’hui enfermé dans la prison de Naqab, au fin fond du désert. Pour l’heure, sa famille ne dispose d’aucune information sur son état physique et mental.

Le docteur Adnan Al Bursh avait également été arrêté par les soldats israéliens ce jour-là. Il pratiquait alors une chirurgie orthopédique à l’hôpital Al Awda. Le docteur Al Bursh a été torturé et assassiné dans une prison israélienne. Viva Salud est donc très soucieuse de l’état de santé actuel du Dr Muhanna et des sept autres membres du personnel de AWDA dont nous restons aussi sans nouvelles. 

Depuis le 7 octobre, au moins 214 professionnel·le·s de la santé ont été arrêtés par les forces israéliennes alors qu’ils étaient en service, et au moins 128 soignant·e·s étaient toujours détenu·e·s au 30 mai 2024.

Partout dans le monde, il reste difficile d’exercer le métier de soignant. Mais ce que les infirmières, les médecins et les autres travailleuses et travailleurs de la santé à Gaza endurent depuis le 7 octobre est impossible à saisir.

Essayez de l’imaginer. La région où vous vivez est attaquée et bombardée par l’armée voisine. De nombreuses personnes se réfugient à l’hôpital, qui est censé être une zone absolument sûre, fermement protégée par les traités internationaux. Toutes et tous espèrent bénéficier de soins et d’un abri sûr. Vous tentez inlassablement de tenir bon, pour sauver autant de blessé·e·s que possible, d’amputer correctement les membres sectionnés et de prévenir les infections potentielles. Mais au milieu de la foule qui se presse à l’hôpital, de ces personnes qui pleurent et qui saignent, vous réalisez que vous pourriez être la prochaine cible.

Au moins 493 membres du personnel soignant Gazaouis ont été tués par l’armée israélienne depuis le 7 octobre 2024. 32 des 36 hôpitaux de Gaza ont subi des dommages permanents et 113 ambulances ont été touchées, 61 d’entre elles ayant été détruites. Pourtant, le gouvernement belge ne prend aucune mesure. Le fait que des professionnel·le·s de la santé soient enlevé·e·s, détenu·e·s, torturé·e·s et tué·e·s pour avoir fait leur travail lors d’une catastrophe humanitaire ne leurs suffit-il pas pour tenter de mettre fin à ce génocide ?

Les Israéliens donnent la priorité à l’arrestation et à la détention des chirurgiens orthopédistes, car iels sont en première ligne pour soigner les victimes des zones bombardées. L’arrestation du Dr Ahmed Muhanna, également pendant le siège de décembre, était due au fait qu’il était le directeur général de l’hôpital. Je sais que je peux être le prochain sur la liste. Je sais qu’ils peuvent me piéger pour n’importe quelle raison, et parfois j’ai vraiment peur qu’ils cachent des armes dans notre hôpital, juste pour m’arrêter”

Mohammed Salha, directeur par intérim de l’hôpital AWDA – Jabalia

Pour rappeler à notre gouvernement ses responsabilités quant au strict respect des accords internationaux sur les droits humains, Viva Salud, en collaboration avec We Move Europe, a décidé de lancer une pétition pour la libération du Docteur Muhanna et des autres membres du personnel d’AWDA. Avec près de 75 000 signatures provenant de 39 pays européens, nous entendons envoyer un signal clair à notre ministre des Affaires étrangères Hadja Lahbib : nous attendons du gouvernement belge qu’il prenne clairement position pour protéger le personnel de santé et les autres victimes civiles, par tous les moyens possibles.

Mais il semble que ce signal ne parvienne difficilement à Mme Lahbib. Nous n’avons reçu aucune réponse de sa part pour lui rendre cette pétition, même après avoir essayé de joindre plusieurs personnes de son cabinet. Nous appelons donc tout le monde à rappeler à la ministre Lahbib ses responsabilités. Le fait qu’elle soit actuellement ministre des affaires courantes et que ses vacances approchent n’est pas une excuse pour ne pas assumer ses responsabilités.

Les militant·e·s du monde entier font pression sur leurs responsables politiques pour qu’iels imposent un cessez-le-feu en prenant des sanctions contre Israël et en appliquant la stratégie Boycott-Désinvestissement-Sanction. Le People Health Movement, un réseau mondial auquel appartient Viva Salud, a également publié une déclaration ferme de solidarité avec le personnel de santé palestinien, appelant ses membres à diffuser largement l’affiche du Dr Muhanna et à accroître la pression sur leurs responsables politiques.  

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L’attaque systématique du système de santé à Gaza est une technique délibérée de l’armée israélienne. En attaquant violemment les hôpitaux, le personnel de santé et les ambulances, Israël s’assure tout d’abord que les personnes blessées par les attaques militaires ne peuvent être soignées et que le nombre de décès parmi les Palestinien·ne·s augmente encore. En outre, ils causent des dommages permanents à la protection sociale à Gaza, rendant la région invivable. Après la fin de la guerre, il faudra beaucoup de temps avant que le système de santé de Gaza ne soit rétabli.

Enfin, les Palestinien·ne·s qui vivent encore dans le nord de Gaza sont chassé·e·s. Al_Awda à Jabalia est le dernier hôpital qui fonctionne dans cette région ; s’ils ne peuvent plus s’y rendre, où devraient-ils aller ? Selon Mohammed Salha, directeur par intérim de l’hôpital AL AWDA de Jabalia, il s’agit d’une technique très réfléchie.

En fin de compte, la première cible des FDI était et reste le système de santé gazaoui. Ils veulent rendre la bande de Gaza complètement invivable, et on y parvient en s’attaquant au système de santé. Sans services de santé, les gens ne resteront pas. En tant que père, s’il n’y a plus de services de santé dans le nord, je déménagerais dans le sud avec mes enfants. Et c’est le plan. Ils veulent pousser les gens vers le Sud. Si vous regardez la carte des hôpitaux opérationnels, la plupart d’entre eux se trouvent dans le Sud, au Nord, l’AWDA est le seul qui reste. Lorsque le Nord sera vide, Israël l’occupera et les habitant·e·s de Gaza le perdront à jamais

Mohammed Salha, directeur par intérim de l’hôpital AWDA – Jabalia

L’hôpital Al Awda de Jabalia fait partie de l’organisation de santé palestinienne AWDA, une institution de santé majeure dans la bande de Gaza et l’une des organisations partenaires de Viva Salud. L’AWDA gère deux hôpitaux et six centres médicaux dans la bande de Gaza. Depuis le 7 octobre, le personnel de l’AWDA poursuit inlassablement son travail. Le personnel a ignoré les ordres de l’armée israélienne de quitter l’hôpital et d’évacuer vers le sud, car il ne voulait pas abandonner les patient·e·s qui ne pouvaient être transporté·e·s.

Après 13 jours de siège, l’armée israélienne a envahi l’hôpital Al Awda à Jabalia, au nord de Gaza, le dimanche 17 décembre. Alors que toutes les personnes présentes étaient interrogées, le directeur de l’hôpital, Ahmed Muhanna, a été arrêté et emmené par l’armée israélienne vers un lieu inconnu. Quelques jours plus tard, cinq autres membres du personnel, un patient et un visiteur ont également été arrêtés. En mai, l’hôpital a été assiégé une seconde fois. Là encore, l’armée israélienne a envahi les lieux et tout le monde a été contraint de quitter l’hôpital.

Le directeur par intérim, Mohammed Salha, est resté sur place avec 13 membres du personnel pour s’occuper des 11 patient·e·s dont l’état était trop grave et qui ne pouvaient pas être évacué·e·s. De fait, toutes les ambulances avaient été détruites par l’armée et il n’y a plus d’endroit sûr à proximité pour évacuer ces derniers.

Le 4 juin, Mohammed Salha nous a écrit ce qui suit à propos de la situation de l’hôpital :

Le 31 mai 2024, le siège israélien a pris fin. Immédiatement, 8 personnes sont arrivées pour trouver des soins. Les jours suivants, plus de 100 patient·e·s ont afflués quotidiennement, en particulier des personnes ayant besoin de chirurgie orthopédique. Nous n’avons toujours pas d’eau filtrée. Nous buvons de l’eau souterraine pompée et non filtrée, car notre système de filtrage a été détruit pendant le siège. La société qui nous apportait de l’eau propre ne peut toujours pas passer. Alors maintenant, nous enlevons les décombres de la route. La situation alimentaire est vraiment critique. Nous dépendons pour l’instant du pain (nous avons de la farine) et du riz, ainsi que d’un peu de nourriture en conserve. Il n’y a vraiment rien sur le marché pour deux mois.”

Mohammed Salha, directeur par intérim de l’hôpital AWDA – Jabalia

 

*Ce poster ne peut être collé sur la voie publique